« En 2015, les ressources d’emprunt atteindront, selon les prévisions, 7,568 millions de dinars dont 4,143MD serviront au financement du déficit budgétaire y compris les dons et les ressources de confiscation et le reste, soit 3,425MD seront utilisés pour rembourser le principal de la dette », c’est ce qu’a indiqué Abdeljelil Bedoui, l’universitaire et expert économique dans une note publiée par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES). Au total, le volume de l’emprunt extérieur atteindra 4,568 MD contre 3,000 MD d’emprunt domestique, représentant 26% du budget de l’Etat contre 27,4% prévus au titre de l’année 2014.
Le volume de la dette publique a atteint à ce jour 41, 754 MD, soit près de 51% du PIB contre 45,7% en 2013 et 40% en 2010, et il est prévu qu’il atteindra 52,8% en 2015. De ce fait, le taux de la dette publique pour chaque citoyen représentera 3800 dinars en 2014 contre 2450 dinars en 2010.
Pour faire face à ces évolutions qu’il a qualifiées de « graves », Abdeljelil Bedoui a proposé que la priorité soit donnée à l’emprunt national pour éviter d’avoir recours celui externe.
L’expert économique a, en outre, appelé à engager, dans les meilleurs délais, un travail d’audit sur l’endettement public et à s’investir dans une campagne diplomatique pour obtenir l’annulation de quelques dettes et leur conversion en projets d’investissement et de développement tant à l’échelle nationale que maghrébine, et de veiller à utiliser judicieusement les ressources de l’emprunt.
Il a, sous un autre angle, indiqué que les dépenses au titre du service de la dette s’inscrivent depuis l’année 2010 dans une tendance haussière, parallèlement aux ressources d’emprunt qui augmentent aussi, passant de 3,061 à 7,568MD prévus en 2015, soulignant, cependant, que les dépenses du service de la dette pour l’année 2015 atteindront près de 5,130MD contre 4,675MD en 2014 et 4,406MD en 2013.
Les dépenses au titre du service de la dette se répartissent en 2015 comme suit : 3,425MD au titre de remboursement du principal de la dette et 1,705MD pour les intérêts et il est prévu, également, selon lui, que le service de la dette va encore doubler durant les trois prochaines années, ce qui nécessitera l’élaboration d’une stratégie afin qu’il ne soit pas un handicap pour le développement et la gestion des défis économiques.
Il a, dans ce contexte, souligné que l’affectation des dépenses et leur distribution entre les différents services et les ministères se font toujours arbitrairement et en l’absence de critères préalablement établis et de façon à ce que l’opération de maîtrise des dépenses soit encore tributaire des équilibres financiers et des urgences qui pourraient intervenir comme la lutte contre le terrorisme et les tensions sociales.
Il a dans le même ordre d’idées, dénoncé la distribution des allocations qui ne se fait pas selon lui, selon le principe de la bonne gouvernance, de la bonne gestion et d’une meilleure rentabilité, citant, à ce propos, le budget alloué à la présidence de la République qui s’élèvera à 88,156MD en 2015 contre 81,142 MD en 2014, et ce malgré le rétrécissement des prérogatives qui lui sont attribuées et la médiocrité de son rendement. Une hausse similaire a été observée au niveau du budget du ministère des Affaires religieuses en dépit de la faiblesse de sa rentabilité, selon ses dires.
C’est ainsi qu’il a déclaré que malgré les efforts fournis pour accroître les ressources de l’Etat et maîtriser ses dépenses, le déficit de budgétaire ( excepté les confiscations et les dons) reste élevé comparé à celui de l’année 2010, estimant, à ce propos, que le déficit budgétaire atteindra en 2015, 7 fois plus que celui enregistré en 2010 et ce malgré les améliorations prévus au titre de l’année 2015, selon ses dires
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