UTICA : « Tunisie Afrique : Construisons l’avenir ensemble »
Un Forum économique africain en octobre
Les perspectives macroéconomiques de l’Afrique restent favorables, grâce à un taux de croissance moyen qui s’est maintenu autour de 4 % en 2013. Cette performance est supérieure au 3% de croissance enregistrée par l’économie mondiale et atteste une fois encore de la résilience du continent face aux turbulences internationales et régionales.
Ces perspectives favorables font que depuis quelques années, un grand nombre de pays d’Afrique sont régulièrement en tête du palmarès des pays à la croissance la plus rapide aussi bien au niveau des échanges, des investissements, des affaires, de la science, de la technologie que du tourisme.
Cette montée en puissance du continent attire de plus en plus l’attention et l’intérêt de bon nombre de pays et d’opérateurs économiques. En Tunisie, cet intérêt a été clairement exprimé par le patronat tunisien qui, à travers son syndicat, a déclaré l’année 2014 Année de l’Afrique. De ce fait, les manifestations organisées par l’UTICA se suivent et ne se ressemblent pas. La dernière en date, la rencontre organisée aujourd’hui 3 juin au siège de l’UTICA avec plusieurs ambassadeurs de pays africains accrédités en Tunisie.
Ouvrant les travaux de cette manifestation, Mme Wided Bouchemaoui a déclaré que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la vision stratégique de la centrale syndicale visant à faire des relations de partenariat et de coopération avec les pays africains un vecteur dynamique et un véritable levier de croissance, en particulier en cette période qui coïncide avec la crise économique que connaît l’Europe : le premier partenaire économique de la quasi-majorité des pays africains.
Le Continent africain avec 1 milliard d’habitants constitue en effet un marché en pleine croissance. Il connaît une progression phénoménale et le PIB croît chaque année en moyenne de 5%. De même, l’amélioration du climat des affaires et les retours sur investissement en Afrique sont parmi les plus élevés au monde et font que l’Afrique demeure aujourd’hui une destination très convoitée et courtisée par les grandes puissances économiques et les pays émergents qui s’y investissent fortement.
La Tunisie de par sa position géographique, peut jouer un rôle de trait d’union entre l’Europe voisine et l’Afrique et plaider pour un partenariat novateur, équitable et mutuellement bénéfique entre une Europe unie et une Afrique émergente.
Par rapport aux pays concurrents, a ajouté Bouchamaoui, la Tunisie accuse, certes, un certain retard en Afrique, mais elle possède d’importants atouts à même de lui permettre de se rattraper et d’accomplir parfaitement cette mission de « pont stratégique » entre le Nord et le Sud.
C’est pour toutes ces raisons que l’UTICA œuvre à créer un Haut Comité National pour l’Afrique regroupant les représentants du secteur privé et public et qui sera chargé d’élaborer les composantes d’une stratégie nationale, de coordonner tous les efforts et de créer des synergies.
Bouchamaoui a annoncé en conclusion que l’UTICA prévoit d’organiser, conjointement avec le CEPEX, un grand Forum économique consacré à l’Afrique, en octobre prochain, et auquel seront conviés de nombreux chefs d’entreprise et décideurs africains.
Lui succédant, M. Mongi Hamdi, ministre des Affaires étrangères, après avoir souhaité la bienvenue aux participants, a mis en exergue l’interêt que porte la Tunisie au développement de la coopération intra-africaine, ajoutant que la Tunisie œuvre à l’élaboration et la mise en place d’une diplomatie économique de nature à appuyer le développement de cette coopération.
Son homologue gabonais , M. Emmanuel Issoze Ngondet, a, quant à lui, fait un exposé sur l’économie gabonaise et les opportunités d’investissement qu’elle offre aux investisseurs étrangers et tunisiens en particulier.
Le PIB du Gabon est de l’ordre de 17,05 milliards de dollars, a déclaré le ministre gabonais. Les secteurs principaux de l’économie gabonaise sont l’industrie forestière, l’extraction du pétrole et du manganèse. Ces secteur sont appelés à se diversifier et à se développer de même que l’écotourisme avec les 13 parcs nationaux en cours de développement. Autre secteur d’avenir, la pêche puisque le Gabon possède 800 km de littoral et une zone économique exclusive de 150 km2.
Dix pôles économiques ont été créés au Gabon et des chantiers importants touchant l’infrastructure, l’énergie, l’habitat et certains projets spéciaux seront réalisés, notamment dans le cadre de partenariat public privé (PPP) et les entreprises tunisiennes dont plusieurs étant déjà opérationnelles peuvent y participer.
Ont participé à cette rencontre les ambassadeurs de la République du Cameroun, de la République d’Afrique du Sud, de la République de Côte d’Ivoire, de la République Fédérale du Nigeria, de la République du Sénégal, de la République du Mali, de la République du Gabon, la Chargée d’affaires de la République Démocratique du Congo, l’Attaché Financier à l’Ambassade du Burkina Faso et le président de l’association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie.
Il est utile enfin de rappeler que les premiers clients de la Tunisie en Afrique sont l’Ethiopie, chantier ouvert au niveau de ses infrastructures, le Sénégal, le Cameroun, alors que le principal fournisseur reste l’Afrique subsaharienne qui exporte vers la Tunisie plusieurs produits, dont notamment le café, le tabac et le coton.
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