La Chambre syndicale régionale des artisans bijoutiers de Tunis (UTICA) organise, aujourd’hui, mercredi 5 mars 2014, un mouvement de protestation devant le siège de la Banque centrale de Tunisie (BCT) et devant le ministère des Finances.
Les bijoutiers réclament de bénéficier de leur part mensuelle d’or pur (200 grammes) de la BCT, ainsi que du recyclage de l’or cassé, de 1 à 300 grammes, sans avoir à se rendre au laboratoire central pour la vérification de la qualité de l’or. Ils réclament également le retour à la facturation et à l’intensification du contrôle des marchés qui regorgent d’or falsifié, nuisible à l’artisan, au commerçant, au consommateur et à l’Etat.
Dernière revendication : ne plus soumettre l’utilisation de la machine à poinçon (permettant la certification des bijoux) à l’autorisation de « Dar Ettabaa », pour ne plus entraver l’activité des bijoutiers.
Pour sa part, la Banque centrale de Tunisie (BCT) a appelé les bijoutiers à faire preuve de professionnalisme et de réalisme et à honorer leurs engagements, et ce, compte tenu de la conjoncture économique difficile que traverse le pays, outre les difficultés auxquelles la majorité des secteurs fait face.
La BCT rappelle que des accords conclus entre l’Institut d’émission et les bijoutiers ont permis de simplifier les procédures d’achat et de vente de l’or, de fixer les prix sur la base des cours mondiaux et de recourir à l’importation en cas de besoin.
Ces accords, ajoute le communiqué de la BCT, ont également contribué à l’accroissement des demandes des bijoutiers en or au cours des mois de décembre 2013, janvier et février 2014 pour atteindre respectivement 54 kg, 80 kg et 65 kg, comparés à la même période entre 2010 et 2013, période au cours de laquelle les demandes mensuelles variaient entre 28 et 45 kg.
Compte tenu des retombées de l’importation de l’or sur la balance des paiements et les réserves de change du pays, la BCT a décidé de fixer une quantité d’or maximale aux alentours de 40 grammes, devant être distribuée mensuellement au profit des bijoutiers.
Toutefois, les bijoutiers se sont déclarés insatisfaits de cette mesure, réclamant d’accroître cette part, et ce, sans tenir compte des quantités qui seront fournies par le ministère des Finances, s’il en dispose, toujours d’après la BCT. Le coût de l’or fourni pour répondre aux besoins des bijoutiers s’est élevé, au cours des trois derniers mois, à environ 8,7 millions de dinars dont 5 millions de dinars, au titre de l’importation.
Le prix de vente de l’or aux coopératives et bijoutiers est fixé sur la base des cours mondiaux de l’or et le cours du dollar par rapport au dinar, a encore fait savoir l’Institut d’émission. Et d’ajouter que la BCT fixe, chaque mois, les délais de retrait de l’or de la part des coopératives et bijoutiers, depuis son siège et ses agences à Sousse et Sfax.
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